JONATHAN ABBOU
Nabots nazis d’Abbou au bout de l’an,
L’assaut aux sots savants qu’un jaune attend
À bout de nerfs, de guerre lasse éreintant
La fille qu’on fusille à bout portant
Banlieue d’acier que ta présence honore,
Couloir d’usine où meurt Éléonore
Cent vingt journées de Sodome ou Gomorrhe,
Tombeau pour cinq cent mille soldats morts
Masse toque à l’huis du local sourd
Où corps pesants, murs gris, et les doigts gourds,
Commandos durs au bout du tunnel lourd
Débarquent à Goto l’île d’amour
Au creux des reins godemiché matraque
Au cœur d’airain ce corps d’armée foutraque
Marteau piqueur, le coup de feu qui claque
La peur au ventre devant le macaque
Nervis mafflus mastoc, au nom du pire
À bout ferré - la chair à nu transpire
Soubrette au nez barré, son sexe aspire
Voyeurs, mateurs, flambeurs, branleurs, vampires
Joug blême à la frontière du tirage
Ode au boucher sanglant confit de rage
Nonne enfiévrée à cran de tes ravages
Abîme à bout, posant devant la cage
Tyran, château, gâteux tirant au flanc
Hache, galipettes, alcools, bannière au vent,
Araignée noire, arbitre au jonc à tant
Navré le jour, mais toujours résistant
Apocalypse, désordre obscur délivre
Brinqueballant, les bras ballants de vivre
Ossements blancs, sang rouge enfin à suivre,
Utopie régnant sur ton cargo ivre.
Romain Slocombe, mars 2008