2006 - 2009
« Quelques paroles soufflées au coin des rues, quelques gestes esquissés, comme autant de promesses – simples civilités expédiées par l’envie. Plus tard, le rituel amoureux peut enfin s’accomplir. Sous le regard blasé de ses anges tutélaires, la maison urbaine fait cracher le sperme contre le vitrail étranglé des croyances modernes et dissèque l’amour en pécheresse avisée. Puis, apaisée, voile de ses mensonges légers, ses dernières voluptés laissant derrière elle les traces de ses plaisirs anciens, jouets écartelés, suaires licencieux, elle songe à se saisir des figurines divines. »
Cette période créative est marquée principalement par le courant sécessionniste viennois (1892 à environ 1906). C’est une interprétation que j’ai faite de Danaé de Gustav Klimt qui ouvre la voie, à toutes mes productions de cette époque. Le travail de Klimt, et d’une grande ingéniosité, dans ses recherches à travailler sur deux dimensions. On observe cette même façon de concevoir l’art chez les artistes du haut moyen-age, qui faisaient cela délibérément, alors qu’ils connaissaient parfaitement les notions de volume, perspective, etc. L’on sait que la perspective et le volume existent depuis les débuts de l’expression artistique de l’homme. En atteste les nombreuses œuvres de l’antiquité et bien sûr, les peintures de la grotte de Chauvet ! Klimt qui aimait "aplatir" la réalité, en appliquant de la peinture sur ses toiles, sans chercher le relief, donnant ainsi à ses personnages une dimension iconoclaste, en référence aux saintes représentations moyenâgeuses. On ne peut faire l’économie de cette analogie en observant le trail des artistes viennois de cette époque. Le mouvement sécessionniste puise aussi ses sources de l’estampe japonaise. Le sujet de forme se détache parfaitement du fond, et cela est dû aux contraintes de la gravure sur bois pour réaliser ces estampes. C’est un peu tout cela qui m’a influencé dans mes réflexions. J’ai fait usage de la dorure sur le tirage argentique, de l’acrylique ainsi que de toutes les techniques qui me permettaient de sortir de l’illusion du relief intrinsèque à la photographie. La photographie ne restera jamais qu’un objet plat...