Habitant à Montreuil, il m’est venu l’idée, il y a 3 ans, de réaliser un travail sur les enfants raflés dans les rues que je parcours tous les jours. Je connaissais la somme de documentation qu’avait réunei Serge Klarsfeld dans son travail titanesque de mémoire. Je me suis inscrit au Grenier de Sarah, ce qui m’a permis d’avoir accès à la banque de données et aux photographies des enfants déportés.
Me servant de ces portraits, j’en ai réalisé des négatifs en repro qui m’ont permis de pouvoir travailler en argentique. J’ai ensuite parcouru les endroits des drames et j’ai réalisé des prises de vues urbainse sur les lieux mêmes des tragédies. Ainsi, dans mon laboratoire, j’ai pu réaliser ce que l’on appelle un « sandwich » par contact, en inscrivant le nom de la victime ainsi que leurs courtes dates d’existence. Une fois mon tirage argentique réalisé, j’ai pu exercer mon travail de colorisation sur le tirage de ces enfants concernés.
Il s’agit ici de rendre à ces enfants, un hommage à ma manière, par une sorte de « street art photographique ».