Comme en littérature nous sommes ici, sur mes photographies sur deux pôles antagonistes. La description de la réalité sur un versant naturaliste ; tel qu’elle a été vue à la prise de vue, tel qu’elle sera sur le tirage, Et la transfiguration symbolique au moyen d’intervention plastique, à travers un parti pris esthétique ; actuellement, dans mes travaux il s’agit des aplats acryliques, des taches de sulfure, du choix des teintes lors de la mise en couleur, etc... Ainsi ma démarche du moment est d’essayer d’allier ces deux formes d’expression, dans une perspective de mise en œuvre, où l’harmonie ne pourra se trouver quand un équilibre, un réajustement, de ces deux forces d’expressions. Pour aller plus en avant, il est important de faire remarquer le parallèle de cette démarche avec le champs de la linguistique. Dans la photo, même avec une démarche naturaliste, qui consiste à décrire le moment de manière le plus fidèle à la réalité, nous sommes dans la dimension de référenciation à la réalité, car une photo, au même titre qu’un mot, n’est pas la réalité vécu, elle en est le témoignage, l’empreinte, la couleur, un signe en référence à la réalité. Comme dans la relation mise en avant par F. de Saussure (Linguiste suisse, 1857-1913), entre le signifiant et le signifié dans leur rapport au signe et à la réalité, la photographie emprunte le même chemin. Elle est le signe qui allie signifiant et signifié, dans une relation de référenciation à la réalité. Nous sommes ici encore dans le domaine du symbolique. Mais cette dimension nous paraît le plus souvent inaperçue, car il s’agit pour le commun, de confondre ce qui est montré (la photo) et ce qui est réelle. C’est l’autre versant, celui de l’intervention plastique, qui aux yeux du publique est mis au rang du symbolique. C’est ce qui est le plus frappant, le premier degré de lecture. Donc puisque dans les deux démarches nous sommes dans le symbolique, comment faire pour trouver un point de rencontre harmonieux, pour qu’aucune des deux formes n’efface l’une ou l’autre ? Comment faire pour que les deux formes ne face qu’un. Et bien à la manière du courant théorique du Gestalt (W.Köhler, 1920), il s’agit de faire en sorte que la forme soit appréhender en un bloc. Elle n’est pas l’association additive, d’une forme et d’une autre, elle est une réinvention, de quelque chose d’a part, d’une sorte de voix du milieux, le tout étant quelque chose de différent de la somme des parties. Je part du postulat que les formes perçu dans la photographie et les processus perceptifs mise en route lors de cette perception sont isomorphe, c’est à dire que les forme montrés préexistent dans l’esprit du spéctacteur. Donc les photos montrées ne sont là que pour révéler des formes virtuellement préexistantes dans notre ésprit. Il en est de même pour les sentiments. Une poésie vient nous toucher que parcequ’elle nous évoque un sentiment déjà vécu ou fantasmé. Lorsque je me sers de dorures sur mes photographies, celles ci pour le spéctateur, comme pour moi sont perçues comme qu’elle chose qui évoque le précieux, et chacun d’entre nous à déjà fait l’expérience du précieux. Ceci m’amène à dire qu’en composant mes tirages je suis moi-même le premier spéctateur et je ressent ce qui sera ressenti à des variantes prés et selon les singularité. Mais malgré ces variantes, que l’on peut mettre au rang du mystère qui compose toute oeuvre, il demeure un noyau perçu immuable de la Chine au Congo. C’est ces noyaux que je tente d’explorer et qui sont la quête de tout mon travail. Au delà d’une expression profonde, faire de l’Art, c’est pour moi, pouvoir me servir de tous le champs des science humaine pour nourrir cette expression. Jonathan Abbou, fevrier 2008