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DANTE, LA DIVINE COMÉDIE, L’ENFER, CHANT VII, 4 ÈME CERCLE, AVARES ET (...) - Jonathan Abbou Photography

2014 à ... > DANTE, LA DIVINE COMÉDIE, L’ENFER, CHANT VII, 4 ÈME CERCLE, AVARES ET PRODIGUES

1. « Pape satan, Pape satan, Aleppe ! » cria Pluton d’une voix rauque ; et ce Sage affable qui sait tout,

2. Dit pour m’encourager : « Prends garde que ta peur ne te soit à dommage. Quelque pouvoir qu’ait celui-ci, il ne t’empêchera point de descendre cette ravine. »

5. Puis, vers cette lèvre enflée il se tourna, et dit : « Tais-toi, méchant loup ! consume ta rage au-dedans de toi.

4. « Non sans cause celui-ci va-t-il au fond du gouffre. Ainsi est-il voulu là-haut, où Michel vengea le superbe adultère . »

5. Comme les voiles gonflées par le vent tombent pêle-mêle lorsque le mât se brise, ainsi à terre tomba la bête cruelle.

6. Nous descendîmes dans le quatrième gouffre, pénétrant de plus en plus dans la lugubre enceinte qui enserre le mal de tout l’univers.

7. Ah ! justice de Dieu, que de peines nouvelles et de tourments je vis ! et que grièvement notre coulpe est châtiée !

8. Comme l’onde qui, au-dessus de Charybde, se brise contre l’onde qu’elle heurte, ainsi faut-il qu’ici les damnés mènent leur ronde.

9. Ici sont-ils plus nombreux qu’ailleurs ; séparés en deux bandes, ils poussaient en hurlant des fardeaux avec la poitrine :

10. Ils se heurtaient à leur rencontre, puis retournaient en arrière, criant : « Pourquoi amasses-tu ? » et : « Pourquoi dissipes-tu ? »

11. Ainsi des deux côtés, par le sombre cercle, retournaient-ils au point opposé, se jetant leur honteux refrain.

12. Et, arrivée au milieu de son cercle, chaque bande revenait à une nouvelle joute. Moi qui avais le cœur comme brisé,

13. Je dis : — Maître, apprends-moi qui sont ceux-là, et si furent clercs tous ces tonsurés que je vois à notre gauche.

14. Et lui à moi : « Tous furent si aveugles d’esprit pendant la vie première, qu’avec mesure aucun ne dépensa.

15. « Assez clairement l’aboie leur bouche, lorsqu’ils viennent aux deux points du cercle, où les sépare une faute contraire.

16. « Ceux-ci, dont la tête est nue de cheveux, furent clercs, et Papes, et Cardinaux, en qui souverainement domina l’avarice. »

17. Et moi : — Maître, parmi eux je devrais bien reconnaître quelques-uns de ceux qui furent atteints de ce mal immonde.

18. Et lui à moi : « Une vaine pensée t’abuse. La vie obscure qui les souilla, maintenant les dérobe à la connaissance.

19. « Éternellement ils viendront se heurter de la sorte. Les uns, en sortant du sépulcre, ressusciteront la main fermée ; et les autres, la tête rase.

20. « Mal donner et mal retenir leur a ravi le beau monde et les a conduits à cette rixe : ce qu’elle est, je le dis sans l’orner de paroles.

21. « Maintenant, mon fils, tu peux voir si la courte moquerie des biens commis à la fortune vaut que tant les hommes s’en tourmentent.

22. « Tout l’or qui est et fut jamais sous le ciel ne pourrait, à une seule de ces âmes fatiguées, procurer de repos. »

23. — Maître, lui dis-je, dis-moi aussi : Cette fortune que tu viens de nommer, qu’est-elle, que dans ses mains elle ait ainsi tous les biens du monde ?

24. Et lui à moi : « O créatures stupides ! que profonde est votre ignorance ! Je veux que de moi tu apprennes ceci :

25. « Celui dont la science s’élève au-dessus de tout, a fait les cieux et leur a donné qui les conduise, de sorte que sur chaque partie resplendisse chaque partie,

26. « Distribuant également la lumière. Pareillement, aux splendeurs mondaines il a préposé un chef et ministre général,

27. « Pour transférer de temps en temps les biens fragiles de nation à nation, d’une race à l’autre, quoi que puisse faire pour s’y opposer l’industrie humaine.

28. « C’est pourquoi une nation domine, et une autre languit, selon le jugement de celle-ci, lequel est caché comme le serpent sous l’herbe.

29. « Votre savoir ne peut rien contre elle : elle prévoit, juge, et poursuit son règne comme les autres Dieux, le leur.

30. « Nulle trêve à ses changements : la nécessité hâte sa course, d’où vient que si fréquentes sont les vicissitudes.

31. « C’est là celle que tant mettent en croix, qui lui devraient des louanges et qui à tort la blâment et la maudissent.

32. « Mais elle subsiste, heureuse, et n’entend rien de cela ; avec les autres créatures premières, joyeuse elle roule sa sphère, et jouit en soi de sa félicité.

(...)

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